Une charte empreinte de respect: présentations de nos cueilleurs-butineurs
- Yours faithfully
- 2 avr.
- 4 min de lecture
“J’ai perdu mon temps ; la seule chose importante dans la vie, c’est le jardinage”, Sigmund Freud cité par Francis Hallé, dans Plaidoyer pour l’arbre.
Et si nous rajoutions... un lien empli de sens à l'éco-système?

Claude et Lucile de "legoutsauvage@gmail.com"
Le fruit de leurs trésors et
cueillettes sont aussi prescrits à Genève à présent @petiteherboristerie.ch
Dans le partage ci-dessous, nous suivons un couple de cueilleur·euse·s de plantes médicinales, animé·e·s par une passion commune pour les végétaux soignants et nutritifs ainsi que pour leur lien avec l’écosystème — un équilibre subtil où s’entrelacent dévotion, harmonie du geste, rencontre et connaissance approfondie des plantes, précision du regard et conscience du lieu. Ensemble, iels tissent un dialogue vivant avec la nature, sensibles aux empreintes laissées par l’humain sur les sites qu’iels parcourent — au service de la nature et de celles et ceux qui se soignent avec.
Ce sont ces cueilleur·euse·s, parmi d’autres artisan·e·s, que qui vous seront prescris pendant les soins à petiteherboristerie.ch.
Pourquoi ces plantes-là?
Leurs offres de plantes grandissent loin des serres industrielles, où les végétaux, souvent standardisés, perdent leurs couleurs, leurs saveurs et, parfois (souvent), une grande partie de leur potentiel médicinal.
Ces passionné·e·s œuvrent aussi à distance des grandes cultures et de certaines productions labellisées bio, parfois implantées sur des sols épuisés ou à proximité de sites pollués. Pour nos "butineur·euse·s", comme iels aiment se nommer, la cueillette est avant tout une rencontre, un échange où chaque plante est reconnue pour sa singularité, son lien au lieu qui l’a vue grandir… et tout le mystère qui fait qu’elle se retrouvera un jour entre vos mains, dans vos infusions ou vos préparations culinaires.
Ma pratique de cueillette diffère légèrement de la leur et de cette vision classique du·de la cueilleur·euse attentif·ve, car une quasi-certitude m’habite depuis enfant et que de nombreux peuples premiers célèbrent: et si les plantes, elles aussi, se nourrissent de notre venue ? Et si, loin d’être de "simples" ressources à préserver, elles nous accueillaient avec une joie certaine, prêtes à offrir leur aide autant que nous les recherchons, heureuses de la relation (comme la décrivent si bien Claude et Lucile ci-dessous)? Quoiqu'il en soit, en présence des plantes, aucun doute, nous touchons à la force de vie et à ce qui compte vraiment. Merci à l'infini à elles et à ceux qui pratiquent cet humble et généreuse activité.

Claude de "legoutsauvage@gmail.com" cueille du sureau
Les plantes de Lucile et Claude sont également prescrits à Genève à présent @petiteherboristerie.ch
Voici les mots et les visions de Claude et Lucilline, une charte empreinte de respect
Quand je cueille une herbe sauvage, j'essaie de garder en conscience que je suis en train de vivre une connexion, une rencontre avec un être vivant. Alors j'explore d'abord son environnement, son milieu, j'effectue une lecture
des paysages et des sols, je vérifie que son habitat soit propice à son bien être.
Je me mets pour cette rencontre dans une posture attentive, j'essaie de chasser de mon esprit les interférences et les pensées parasites, afin d'être totalement présent et disponible. Puis je me relie à mes sens et à mes
émotions pour saisir une identité, une singularité... Je me laisse surprendre et émerveiller par la beauté d'une couleur, la délicatesse d'un parfum, la signature d'une sensation tactile... Alors j'éprouve de la gratitude envers
cette nature si parfaite, envers tout ce qui a fait que cette herbe soit là. Le vent, les oiseaux et les insectes qui ont dispersé son pollen et ses graines, la pluie qui les a fait germer, le soleil qui les a fait pousser, les saisons qui ont
permis ses cycles. Je remercie la plante pour ses bienfaits et ses vertus.
Il est vrai que dans ce lieu de cueillette, l'invisible vit en symbiose... j’essaie d'écouter ces sons subtils, témoins d'une vie grouillante. Ces interactions et interdépendances sont un trésor fragile que je ne veux ni souiller ni détruire. Mon geste de cueillette est une tradition, un héritage, il existe depuis les débuts de l'humanité, je tiens à témoigner ce respect, je
m'efforce de ne pas être un prédateur insensible à la main inconsciente et au geste automatique sous tendu de profit, de productivisme et de rentabilité. Je souhaite que mon passage ne laisse aucun d'impact donc je veille à ne pas piétiner, à laisser suffisamment de fleurs et de fruits pour
les insectes, les animaux et pour que la plante puisse croître en poursuivant son cycle, je m'inquiète de l'avenir de cette population et de cette biodiversité que je viens de troubler, alors je reviens régulièrement surveiller que je n'ai rien dérangé, je laisse les lieux se reposer et reprendre
de la vitalité. Tout comme j'évite les sites excessivement marqués par l'homme et les pollutions qui l'accompagnent, j'évite aussi les endroits totalement indemnes et préservés car il sont tellement rares aujourd'hui, que je ne souhaite pas perturber les êtres qui y vivent en toute quiétude et sérénité.
Merci la vie !! Claude et Lucile

Romarin de ce printemps 2025 sous les 8 chênes de petiteherboristerie.ch
Pour vos soins en profondeur,
sincèrement,
Votre herboriste/naturopathe @petiteherboristerie.ch
